samedi 31 mars 2012

Le défi du décaf

Cet hiver, j'ai beaucoup bu de café. Bon, d'accord, vous vous en battez l'œil, mais bon, il faut bien trouver quelque chose à écrire sur son blog, non ?

Donc, j'ai beaucoup bu de café. Je me disais, c'est parce qu'il fait sombre, c'est parce que mon travail n'est pas stimulant, c'est parce que je m'ennuie, c'est parce que... Bon. Toujours est-il que je buvais de plus en plus de café. Alors début février, je me sentais vraiment mal. J'étais fatiguée, j'avais toujours mal à la tête, surtout l'après-midi. Alors je buvais du café l'après-midi, pis du coup je dormais mal, j'avais du mal à me réveiller, et il me fallait encore plus de café. Je me disais, heureusement que le café soigne mes troubles.

Bon. N'empêche que je commençais à avoir des palpitations, et ça, je le sais pour l'avoir déjà fait, c'est un signe que je prends trop de caféine. Alors un jour, le 10 février, je me suis dit, il faut que je me repose un peu du café. C'était un vendredi.

Le samedi 11 février, je n'ai pas bu de café. Du coup mon cœur allait mieux.

Le dimanche 12 février, je n'ai pas bu de café. Mon cœur allait encore mieux. Par contre j'avais tellement mal à la tête, j'ai pris cinq fois 400 mg d'ibuprofène, et ça ne m'a pas aidée.

Le lundi 13 février, je me suis renseignée sur les symptômes du manque de caféine, et en effet, le mal de tête en fait partie. Alors j'ai bu 591 ml de Coca, et hop, plus de mal de tête ! Par contre le lendemain, 14 février, j'ai dû refaire tous les symptômes de manque.

Bin zut alors... Ça veut-tu dire que je suis accro de la caféine ? Moi, accro ? Nan, je rêve !

Justement, je lisais au même moment le livre de Maté, où il explique très clairement, plusieurs fois, que la dépendance physique diffère de la toxicomanie en ceci, que le toxicomane ne peut pas contrôler son comportement et recommence à utiliser bien que ça lui fasse du mal. Alors pas de problème, moi je me contrôle, si je veux arrêter le café, hein, j'arrête le café.

Alors en fin de compte j'ai acheté une grosse bouteille de Coca, pis j'en buvais un doigt de ci de là, pour éviter d'être trop en manque physiquement. Une dose de maintien. Juste pour des raisons thérapeutiques. Les héroïnomanes ont la méthadone, moi j'ai le Coca. Hein, bon.

Bon.

Quand même, j'avais bien envie d'un café. Ou faute de café, un cookie aux pépites de café. Pourquoi ça n'existe pas, ça, d'ailleurs ? Ils en font au chocolat, au beurre de peanut, aux Smarties, alors pourquoi pas des cookies au café ? C'est bête, ça.

P'tain, j'avais envie d'un café. Alors un client me dit, « bin t'as qu'à boire du décaf ». Hein ? Maudit cave de tabarnaque, le décaf, y'a pas de caféine dedans ! Les gens sont bêtes, j'te raconte pas.

Quelqu'un d'autre, j'ai oublié qui, m'a recommandé le thé vert, parce qu'il est naturellement sans caféine et en plus plein d'antioxydants, ça combat le cancer, les rides, la faim dans le monde, c'est génial. ( Sauf que la semaine dernière quand je gardais le chien de ma copine, j'ai vu à la télé les pubs pour le thé Lipton, et c'est dégueulasse, il n'y manque que Rule Britannia. ) Alors bon, j'en achète, j'en fais une tasse... Ostie, mais c'est infect, ce truc ! Si jamais je me rappelle qui me l'a suggéré, je vous jure, il va passer un mauvais quart d'heure.

Pis une autre me dit, « c'est parce que tu bois du café pas cher, achète toi une cafetière très cher avec des filtres fais à la main par des paysans népalais, pis du café très cher, pis de l'eau distillée, ça te fera un très bon café qui te causera pas de troubles. » Oh la la... D'abord faut pas croire que plus cher, c'est mieux, hein, ça explique pourquoi elle est toujours dans le trouble financièrement, pis deuxièmement, arrête de me parler de ton café délicieux. Moi je boirais le jus qui dégouline du filtre quand on le met à la poubelle. P'tain, merde, mon royaume pour un café !

Mais bon, à part ça, je suis pas accro. Pis d'ailleurs les symptômes physiques du manque se sont vite arrêtés. Le Dr. Maté serait fier de moi.

Pendant 43 jours, je n'ai pas bu de café. J'ai un peu failli me faire virer de mon emploi pour avoir écrit des commentaires haineux sur Facebook, croyant qu'ils étaient privés, alors que malheureusement, mes ennemis pouvaient les voir et les transmettre à ma chef, qui adore écouter les ragots. Mais à part ça, tout allait bien. Je vous disais bien, je suis pas accro. Parce que moi j'ai été élevée correctement, hein, avec de la discipline et tout ça.

Le 44ème jour, c'était un dimanche, j'étais fatiguée, je devais sortir mes clients autistes, bon, je me suis dit, un café, ça va pas me faire de mal. Alors j'ai bu un café. Ostie, c'est délicieux ! J'avais oublié comment c'est délicieux, le café. Je l'ai tout bu d'un trait. J'en aurais bien repris, mais pas moyen de s'en faire un quand j'ai les gamins chez moi.

Le lundi, par contre, je me sentais mal. Fatiguée, de mauvaise humeur, marre de l'ouvrage... Alors j'ai repris un café. Je me suis dit, je suis pas accro, c'est pas le manque de contrôle de soi, c'est juste que j'ai décidé de boire du café, parce que j'aime ça.

Et alors là il me vient un souvenir d'un pote à moi qui avait justement passé du temps dans le ghetto de la drogue de Vancouver, et puis avait réussi à s'arrêter et était resté sobre pendant deux ou trois ans. Pis un jour il a appelé la mère de ses gosses et il lui a dit « j'ai décidé de me remettre à utiliser, je rentrerai pas à la maison. »

Oh la la ! Mais moi aussi, j'ai décidé de me remettre à utiliser ! Zut alors !

Pendant quatre jours, j'ai bu du café. Je me sentais de plus en plus mal, et plus je me sens mal, plus je bois de café. Alors le jeudi, je n'ai pas bu de café. J'ai racheté une grosse bouteille de Coca. Physiquement, ça allait mieux. Pis quand j'ai eu l'esprit plus clair, je me suis demandé pourquoi il n'y a pas de tartinade au café. Il y a le Nutella, le beurre de peanut, la confiture, le Vegemite, la tartinade à la cannelle, alors pourquoi pas la tartinade au café ? Ça serait pourtant pas difficile.

Heureusement que je suis pas accro, quand même. Moi, je me contrôle.

3 commentaires:

Valentine a dit…

sC'est étrange j'ai eu une reflexion sur le café y'a pas si longtemps ! Mais c'était parce que je prenais du café soluble, et je n'avais pas de cafetière et je commencais à trouver que le café n'était pas assez fort ou pas assez "café", alors j'ai acheté une cafetière. Et pour l'instant, au moins je peux boire du café, ça m'occupe pendant la journée... Je suis sure qu'un fumeur a la meme reflexion lorsqu'il sort une clope ! A bientot.
Bisous cousine, contente de te lire.

Anonyme a dit…

http://www.dailymotion.com/video/x8zixy_le-cafe_music?search_algo=1

Seule solution trouvée, de mon côté : prendre de l'Ibuprofène le temps du sevrage, qui est assez rapide (deux jours) ; bref, un chouette cercle, bien rond et bien vicieux !

Enfin, adevarat a inviat quand même !

Mongoose a dit…

You're a better man than I am, Gunga Din. Moi ça me prend bien plus de deux jours d'ibuprofène. Et chaque fois que je me dis "ça va bien, je me fais un café", je me sens bien pendant deux heures, puis ça prend des jours de m'en remettre. Quel dilemme!