vendredi 24 février 2012

L'étiquette se perd

Un des millions de trucs qui m'énervent, c'est la façon qu'ont les gens ici de demander « qu'est-ce que tu fais telle date ? »

On pourrait croire qu'ils s'intéressent à ta vie, mais c'est plus sournois que ça. Ça veut dire qu'ils veulent te demander de faire quelque chose. Ça pourrait être un truc intéressant, genre une partie de Risk, mais le plus souvent c'est gonflant, par exemple le concert de Noël de leurs mômes, ou plus probablement, ils ont besoin d'aide pour déménager, emporter leurs bouteilles vides au recyclage, emprunter ta voiture pour faire leur épicerie... Donc si tu dis « rien », après t'as pas d'excuse pour leur échapper, mais si tu inventes une excuse, tu risques de rater un truc bien. Il faut choisir avant de savoir de quoi il s'agit.

Quand c'est un gars, encore, c'est pas difficile. Il veut presque certainement te demander un rencard (encore que bon, y'en a quand même qui me demandent d'emporter leurs bouteilles au recyclage), donc si il t'intéresse, tu dis « bof, rien, et toi ? » Sinon, un truc nase. Moins t'aimes le gars, plus l'excuse peut être nulle, genre « tu fais quoi à fin de semaine ? – Ma lessive. » Le seul ennui c'est que comme le gars t'a en fait rien demandé, il peut se dire qu'il ne vient pas de se prendre un râteau, et hop, il repart à l'attaque la semaine suivante.

Bon. Mais quand c'est une fille, ça devient plus compliqué. Parce que ça pourrait être intéressant. Une fois, quelqu'un m'a donné un billet gratuit pour Hamlet (Solo). Ou encore ça pourrait être une rencontre politique, une étude de Bible ou un cercle de tricot. Donc si tu dis que t'es prise, tu pourrais manquer un truc intéressant. Bizarrement, moins tu connais la personne, plus ça a de chance d'être bien, donc, chose étrange, il est important de mentir à tes amies. Et encore plus à tes camarades d'ouvrage, mais ça on le savait déjà. Moins tu causes avec tes camarades d'ouvrage, moins elles te font de misères.

C'est bête, cette affaire. Ça serait pourtant pas difficile de dire « est-ce que tu voudrais faire telle chose à telle date ? » Enfin heureusement, maintenant j'ai un bon truc. Si on me demande ce que je fais à fin de semaine, je dis « j'emmène des gosses autistes à la piscine, tu viens m'aider ? » Et hop, on ne vient plus m'achaler avec ces questions piégées.

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