mercredi 20 juillet 2011

Mon dévouement professionnel a ses limites

Vu les problèmes de Rocanville et la fin prochaine de mon assurance-emploi, je continue à chercher du travail. Il y a une compagnie assez grande qui fait des travaux entre autres à Inuvik, un patelin que j'adore, et depuis quelque temps je vois de l'activité sur leur site, ils veulent collecter des candidatures « pour des opportunités à venir » donc j'ai candidaté, mais quand les grandes compagnies te demandent d'envoyer ton CV à un courriel général, genre « hr@whatever.com », ça ne mène à rien, parce qu'après ils ont la flemme de lire tous les CVs qu'ils reçoivent. Mais là vendredi une annonce apparait pour la même compagnie avec le nom et le courriel d'une vraie personne. Ah-ha ! Ça, c'est bien. Ça veut dire que quelqu'un va se pencher pour de vrai sur ton cas. Bon. J'ai quand même hésité un peu, parce que je préfèrerais aller à Rocanville, puis ce matin je me décide, je candidate.

J'écris donc une superbe lettre. Ça je suis vachement forte, bien sûr, car comparée aux autres gars je sais lire, écrire, compter, même au besoin peser et diviser, alors je lis l'annonce, je réponds point par point, « vous avez précisé tel ou tel certificat, je ne l'ai pas mais j'ai telle expérience professionnelle avec ces machines » etc. Pourquoi suis-je la meilleure pour ce job, pourquoi je veux travailler pour eux, tout ça. J'envoie. Cinq heures plus tard, sonnerie du téléphone ! Booya ! Alors on parle un peu, puis la recruteuse me dit, c'est un travail de camp, ça pourrait être n'importe où dans les trois territoires, ça vous dérange ? Non, non, pas du tout. Bon, et la schedule c'est huit semaines d'ouvrage, deux semaines de repos, ça vous va ?

Silence mortel de ma part.

Euh... Bon, euh... Nan, là, nan, pas question, avec le chien, nan, ça marche pas. Mais je veux pas être catégorique comme ça, alors je lui dis « bin je vais devoir checker avec la personne qui s'occupe de mon chien quand je suis pas là ». En fait je n'ai pas de garde-chien, ou j'en ai un mais il est malade et puis pour huit semaines c'est trop long pour ma chienne. Encore si c'était qu'une fois, bon, peut-être, mais on ne m'a pas dit combien devrait durer ce projet. Alors ma recruteuse me demande « c'est quoi votre schedule idéale ? Est-ce que trois et une ça irait ? » Oui, oui, trois et une, même quatre et une, ça irait, je peux me débrouiller, pis si le chien n'a pas l'air de supporter, le job est 60 heures par semaine donc il me suffit de sept semaines pour obtenir de nouvelles prestations d'AE, donc bon, au pire, je fais deux tours, et je démissionne.

Bon. Alors on se met d'accord, elle va en discuter avec le superintendant et voir si on peut se mettre d'accord sur un tour plus court, et si ça marche elle me rappelle demain pour organiser un entretien plus approfondi.

Bof. J'aimerais quand même mieux aller à Rocanville, mais bon, faute de grive... Si on m'offre quatre-et-une, j'irai, mais ça me tente pas. J'ai mes limites.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Et que crains-tu si tu te sépares du chien trop longtemps ? J'aimerai bien être pote avec un chien, mais avec ma scheddule à moi, c'est mort !

Mongoose a dit…

Je crains qu'elle soit malheureuse et qu'elle meure plus tôt. Dans cet ordre. Si elle meurt heureuse, c'est pas trop grave, mais je ne veux pas qu'elle soit malheureuse.

Une femme libre a dit…

Impossible que le chien vous accompagne au camp de travail (ça fait un peu prisonnière, camp de travail), il faut dire travail au camp?

Mongoose a dit…

Dans les bons camps, les chiens ne sont pas permis. En plus dans les camps du grand nord, en général on n'a pas le droit de se promener à l'extérieur du camp, car il y a des ours et autres animaux qui peuvent être dangereux. Quand (si) j'aurai les moyens, je vais m'acheter une roulotte de camping, comme ça quand je serai dans les camps du sud où on a accès à la route, je pourrai parquer le chien pas loin du camp, souper et me doucher au camp après l'ouvrage, et aller retrouver le chien pour la nuit.

Mongoose a dit…

Il doit bien y avoir un terme "correct" mais moi j'aime bien "camp de travail." Le travail rend libre!