lundi 18 avril 2011

La parabole du dictateur

Quand j'étais petite, mon père nous expliquait les choses en paraboles. Et il se trouve qu'une de ses paraboles s'applique bien à cette 41ème élection fédérale.

Il était une fois, dans une dictature loin d'ici, un coup d'état. Le lendemain du coup, le nouveau dictateur emménage dans le bureau de son prédécesseur, et dans un tiroir, il trouve trois enveloppes numérotées, marquées « à ouvrir en cas de crise ».

Bon. Au début tout va bien, mais au bout de quelques mois, il y a une crise. Le dictateur ouvre la première enveloppe et y trouve une note : « blâme ton prédécesseur ».

Bonne idée, se dit-il. Donc il fait un grand discours, blâme son prédécesseur, la foule l'acclame, l'ordre est rétabli.

Mais voilà que quelques mois plus tard, il y a une nouvelle crise. Le dictateur ouvre donc la deuxième enveloppe et y trouve une note : « blâme l'opposition ».

Très bien, ça ! Il fait un grand discours, blâme l'opposition, la foule l'acclame, l'ordre est rétabli.

Quelques mois plus tard, nouvelle crise. Pas de problème, se dit le dictateur, j'ai encore une enveloppe. Donc il ouvre la troisième enveloppe et lit la note : « remets les notes dans les enveloppes et quitte vite le pays ».


Haha, elle est bien bonne!

Non?

Si, moi je la trouve géniale. Surtout dans le contexte du gouvernement Harper, qui est le seul premier ministre canadien à s'être fait voter « in contempt of Parliament ». Et c'est exactement comme ça qu'il a fait. Son premier mandat, il blâmait d'abord les Libéraux de Paul Martin et Jean Chrétien, puis il a commencé à se plaindre que l'opposition ne faisait pas tout ce qu'il voulait. Maintenant que le Parlement l'a carrément éjecté, il serait temps de préparer les notes pour son successeur et de s'enfuir sous couvert de la nuit.

J'ai hâte de voir le titre de sa biographie. Pour Stockwell Day c'était Requiem for a Political Lightweight. Pour Harper, je propose C'est c'ui qui l'a dit qui y est!.

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