dimanche 26 décembre 2010

Puisque je vous le dis

Si vous vous souvenez, je vous disais il y a moins d’un mois que le taux de chômage de chez nous ne veut rien dire puisque les chômeurs s’en vont.

Bon.

Je rentre chez moi, je lis le journal de la semaine, et la première chose qu’on nous raconte, c’est que 22 employés du gouvernement vont être licenciés dû à la fermeture de la maison d’arrêt pour jeunes territoriale, qui se trouve à Inuvik. Donc, nous dit le journal, « ils vont devoir décider de quitter la ville ». Il n’y a pas de « ou ». Donc il n’y a pas que moi qui vous le dise : quand on perd son emploi, on s’en va.

De ces 22 nouveaux chômeurs, on nous dit que 13 pourraient tenter leur chance à Yellowknife, où le gouvernement leur trouvera peut-être un autre poste en attendant qu’une autre institution ouvre à Fort Smith. Les autres sont dans la merde. Quant à cette autre institution, soit le journal n’a pas précisé ce que c’est, soit je l’ai oublié. Enfin on se pose tout de suite des questions. Par exemple, pourquoi fermer quelque chose à Inuvik et ouvrir quelque chose d’autre à Fort Smith avec les mêmes employés ? Fort Smith c’est à l’autre bout du territoire, il va donc falloir faire déménager tous ces gens, deux fois, pour rien. Et puis tant qu’à faire si on restait à Inuvik, on pourrait utiliser les mêmes locaux. A mon avis ce déménagement c’est parce que le député de Fort Smith est très fort pour attirer les dollars gouvernementaux. Il le faut bien, d’ailleurs, puisque la ville n’a pas vraiment d’autre industrie.

Deuxièmement, pourquoi le gouvernement cherche-t-il à caser les licenciés dans d’autres postes, au lieu d’embaucher quelqu’un d’autre ? Chacun son tour de profiter de cette bonne planque. Bon, ça, on se doute bien que ça doit avoir rapport à leur syndicat. Donc corollaire : pourquoi eux-autres ont-ils un syndicat et les vrais travailleurs n’en ont pas ?

D’ailleurs quand on y pense, il y a un problème avec ce concept de syndicat de la fonction publique, car dans le privé, il y a un mécanisme équilibrant pour les syndicats, c’est-à-dire le marché. Car si une boîte privée devait employer 2,5 fois plus de monde et les payer 56% de plus pour faire un dixième du rendement des autres, elle fermerait vite ses portes. Le syndicat ne peut donc pas abuser de sa force au point de faire couler l’entreprise. Le syndicat de la fonction publique, par contre, n’est tenu à aucun minimum de performance ou maximum de demandes, puisqu’on ne peut pas fermer le gouvernement et les virer tous. Ils font donc n’importe quoi, leurs membres s’enrichissent à ne rien faire, et en attendant les travailleurs du secteur privé méprisent les syndiqués fourbes et paresseux de la fonction publique, et ça les monte contre l’idée même des syndicats.

Troisièmement, puisqu’on vire des gens, pourquoi garde-t-on le lèche-bottes de « viens faire ta marque » ? Il ne fait rien de rien, lui, sauf coûter de l’argent.

Et puis pourquoi, la même semaine qu’on vire 22 personnes qui vont devoir s’en aller, donne-t-on une soirée pour les « ambassadeurs étudiants » de « viens faire ta marque » qui s’en vont aller dire à leurs camarades de classe de venir occuper ces emplois « brillants » qu’on est censé ne pas pouvoir remplir ? D’ailleurs qu’est-ce que ça veut dire, « un emploi brillant » ? Apparemment ça veut pas dire « stable » ou « de haut niveau » ou « épanouissant ».

Cinquièmement, avant de prendre la porte, est-ce que l’un des 22 chômeurs pourrait s’occuper de ma plainte contre mon ex-employeur ? Parce que moi ça me prend la tête que mon dossier s’empoussière sur le bureau d’un apparatchik en vacances sous prétexte de « pas assez de monde », pendant qu’on paie un gars à temps plein pour ne rien faire et qu’on en licencie 22 autres. Vu combien la main d’œuvre coûte dans la fonction publique, il faudrait peut-être se donner la peine de la rentabiliser davantage.

Cré nom d’un chien, ça m’énerve, toutes ces âneries.

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