mercredi 29 mai 2013

Quelle vie folle!

Bon ça s'arrange pas pour m'organiser pour écrire. J'ai décampé d'urgence, il y a trois semaines, de la maison de fous où j'avais atterri, et je suis maintenant dans une maison de moins-fous qui a l'avantage d'être bien plus propre et dans un quartier presque rural de Winnipeg. Il y a des cerfs partout, des écureuils énormes, des lapins minuscules, et toutes sortes d'oiseaux que je n'avais jamais vu. C'est sympa. D'un autre côté, c'est à 20 minutes de l'arrêt de bus et le bus prend 35 minutes pour aller au centre-ville où il s'arrête à 15 minutes du conservatoire. Donc 70 minutes fois deux pour aller au conservatoire, ça me complique un peu la vie.

En plus de ça, je me suis portée volontaire pour aider à entretenir le jardin de l'église, qui est à peu près aussi loin que le conservatoire. Puis je me suis mise à étudier l'urdu (langue nationale du Pakistan) par accident, alors que j'avais l'intention d'apprendre le farsi. Mais l'urdu c'est très difficile à lire parce que non seulement il n'y a pas de voyelles, mais les consonnes changent de forme selon quelles autres consonnes sont avant et après. Il y en a qui ont 25 formes. Et bien sûr elles ont des sons qui n'existent dans aucune autre langue que je connais. Alors en désespoir de cause, j'ai embauché un jeune étudiant pakistanais pour m'enseigner, et maintenant je le rencontre une fois par semaine, et ça prend plus d'une heure de bus de me rendre à l'Université du Manitoba. En plus je pense que je vais avoir l'air d'un sympathisant islamiste, à force de rencontrer régulièrement un pakistanais (d'origine pachtoune, de plus) pour parler de politique et de religion, étudier l'urdu et lui donner de l'argent. Enfin, j'ai appris à dire araignée, scorpion, politique et élections; j'ai aussi demandé comment on dit "il y a du soleil" mais ça a causé un débat car apparemment, il y a toujours du soleil au Pakistan et ils n'aiment pas ça car du coup il fait trop chaud. Donc, ils ne disent jamais qu'il y a du soleil. Bizarre, bizarre.

Dans tout ça, il faut en plus bien sûr que je travaille. Un des employés à plein temps de mon équipe a changé de job, un autre vient de demander d'être changé en mi-temps car il reprend ses études, et une part pour un mois s'occuper de sa mère qui est malade; tout ceci pendant la période la plus occupée de l'année. Alors mon chef de département voudrait que je travaille tous les jours, mais la femme des Ressources Humaines me met sur le calendrier genre deux fois par semaine. On comprend très mal. C'est bizarre comme les Ressources Humaines sont toujours nuls pour optimiser l'utilisation des ressources humaines. Donc des semaines j'ai 40 heures, d'autres 24, et l'ennui c'est que comme je ne travaille que 8 heures par nuit, j'ai du mal à me mettre au rythme de nuit, du coup c'est difficile d'organiser mes heures d'éveil pour me rendre à toutes mes activités.

Et ça ne va qu'empirer: en juillet il y a la Session d'Eté Intense de l'école du Ballet Royal; je compte bien m'y inscrire et faire ballet (de 18h05 à 19h00) et jazz (de 19h05 à 20h00) les mardis et jeudis. Entre tout ça et le printemps pourri qu'on a eu, je ne me suis pas inscrite au foot pour le printemps, et je n'aurai pas le temps pour la ligue d'été, alors il faudra attendre septembre. Et ce qui est plus triste c'est qu'il n'y a pas d'équipes de cricket pour femmes, ni même mixtes. Zut alors... J'ai vu des gars jouer au cricket sur le quadrilatère de l'Université une fois, alors si je les revois je pourrais demander à les joindre, mais d'un côté, il n'y avait pas de femmes avec eux non plus, et d'un autre, ils avaient également un ballon de foot, alors ça me parait être une version plutôt non-conformiste du cricket.

Ah oui, et aussi, y a pas l'internet à la nouvelle maison parce que le gars ne comprend pas comment se connecter à la wifi, donc j'ai bien moins le temps de glander sur les média sociaux. C'est dommage, je commençais à bien aimer Twitter.

Bon pis là il est 8h00 et il faut que je me lève à 14h00 pour aller me pratique au conservatoire, puis à la bibliothèque pour checker l'internet, puis à l'université pour ma leçon d'urdu, puis à la maison pour promener le chien, et enfin, à 22h30, à l'ouvrage. Et là j'ai pas sommeil. Zut alors.

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