mercredi 25 mai 2011

Le défi du truc bleu

Livre n°?+2 : Shanghai Girls by Lisa See, 2009.

Encore un livre gratuit de l'échange de livres. Ça commence à Shanghai en 1937, alors je me suis dit que ça devrait être intéressant. Sauf que je me suis aperçue trop tard que l'auteur n'a pas vécu à Shanghai en 1937. D'ailleurs elle n'est même pas chinoise. Alors comme tout écrivain américain de base qui a étudié un sujet, elle aime nous montrer qu'elle a étudié le sujet, en expliquant tous les détails de culture chinoise qu'un auteur chinois ne nous expliquerait pas. Ça m'énerve énormément, surtout que c'est écrit à la première personne et qu'une chinoise ne penserait jamais toutes ces explications, donc la voix sonne très faux.

A part ça, c'est l'histoire de deux sœurs gâtées. Au début, tout va bien, alors elles n'arrêtent pas de se plaindre. Puis il y a des troubles entre les chinois et les japonais, et il commence à leur arriver des misères. Elles refusent complètement de s'assumer et de faire ce qu'il faut, et en plus elles sont désagréables avec leurs parents qui... Ah non, hein, on me la refait pas ! Je viens déjà de lire toute une histoire de femme gâtée qui ne s'assume pas, y en a marre, quand même. Ça dérangerait quelqu'un d'écrire une histoire de femmes responsables, une fois ?

Juste avant que je me décide à le jeter d'un geste rageur, c'est devenu un peu différent. A force de ne pas faire ce qu'elles sont censées faire, il commence à vraiment leur arriver des misères, et il n'y a plus personne pour les tirer d'affaire, alors il faut bien qu'elles commencent à s'activer un peu. L'aînée, qui est la narratrice, commence à faire ce qu'elle est censée faire et à s'occuper de sa sœur. La cadette continue à être irresponsable est têtue. Enfin ça paraît comme ça, de son point de vue, mais à la fin elles se font une scène terrible et la petite sœur dit que c'est elle qui a passé sa vie à se priver et à être responsable de son aînée. Tiens ? C'est plus intéressant que ça paraissait, ce truc. Les commentaires sur la couverture nous disent que c'est une très belle histoire des liens entre les sœurs, blah blah blah... Moi je trouve que c'est surtout une parabole sur notre incapacité à voir le monde objectivement, et comment ça influence nos choix. Enfin ça m'étonnerait que l'auteur l'ait conçu comme ça parce qu'elle ne me parait pas assez futée. Je crois que c'est juste l'écrivain américain de base qui confond le mélodrame et la profondeur et qui veut nous montrer qu'elle a étudié la Chine. Mais bon, peut-être que c'est juste mon incapacité à lire son livre objectivement.

Bon. Donc le récit est un peu plate, le dénouement vaut la peine, mais quant à la culture chinoise... Bof. Bon, d'accord, elle a étudié la Chine, blah blah blah. Et alors ? Moi j'ai pas étudié la Chine et pourtant elle ne m'a rien appris, avec ses grands airs. J'ai compris le contexte, pas grâce à elle, mais grâce à la biographie de Mao que je viens de lire. Par exemple quand elle dit que les jeunes hésitent entre rejoindre Tchang Kaï-chek ou aller à Yunnan, je sais ce que c'est, Yunnan, et pourquoi ils auraient tous mieux fait de rejoindre le Kuomintang. Mais à part ça, on ne se sent pas vraiment plongé dans la Chine. En plus je ne peux pas lire les mots « Concession Internationale » sans rigoler, alors qu'il n'y a rien de marrant à ça, mais ça me fait toujours penser au Lotus Bleu, du coup, je me marre, et j'ai du mal à prendre les misères des gens au sérieux.

A mon avis c'est un bon livre pour lire dans l'avion, c'est court et c'est comme de la gomme à mâcher pour le cerveau, pas nourrissant mais ça t'occupe pendant un moment.

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