mardi 7 décembre 2010

Magasiner: crisse de mieux en ligne

Chez moi, j’achète tout en ligne, sauf l’épicerie et les trucs urgents. C’est moins cher, il y a plus de choix, et on n’a pas à supporter le service à la clientèle hargneux de Hay River. D’ailleurs, à Hay River, il n’y a pas de librairie. Il y en a une à Yellowknife, mais ça m’étonnerait qu’elle soit aussi bien qu’Amazon.

Bon. Donc, depuis des années, j’achète mes livres uniquement en ligne. Et sur Amazon, si tu dépenses plus de $25 d’un coup, on te charge pas pour le transport. Donc si je cherche un livre, j’en achète toujours deux, parce que j’aime mieux avoir un livre de trop que de payer pour le transport. Mais hier, j’avais un dilemme : le livre que je cherchais coûtait $14,59, et tous les autres livres que j’aurais pu acheter comme bouche-trou coûtaient au moins $16. Et je n’avais pas envie de dépenser $30 au lieu de $25, et puis je n’arrivais pas à choisir le deuxième livre.

Tout à coup, il me vient une idée qui paraissait géniale, au départ. Je suis à Calgary, donc je pourrais me rendre dans une librairie et acheter le livre en personne. Juste un livre, pas deux. Je vérifie d’abord sur Chapters-Indigo, ils ont le même livre pour $15,19. 60 cents, c’est pas pire. Vu que c’est l’âge moderne, le site me permet de voir quelle location a ce livre en stock, et de la trouver sur la carte. Bien, c’est pas loin de l’école, je peux y aller en rentrant.

Plus facile à dire qu’à faire ! D’abord, j’ai eu du mal à la trouver, la librairie. Heureusement que les Chapters sont énormes, on les voit de loin. Bon. Je me gare, j’entre dans le magasin, c’est plein de monde. Zut alors. J’aime pas le monde. Et puis il y a de la musique, mais pas de la bonne. Alors tout de suite, je suis mal à l’aise.

Dans un magasin, il y a en général deux types de gens : ceux qui y viennent pour gagner de l’argent, et ceux qui y viennent pour en dépenser. On croirait que les premiers aideraient les seconds, mais personne ne voulait m’aider. Peut-être parce que j’étais habillée en charpentier, ils ont dû se dire que je sais pas lire. Alors je suis plantée dans l’allée principale à regarder bêtement autour de moi, espérant repérer le rayon « biographie » sans aide, et au moins trois employés me sont passé à côté pour aller aider d’autre gens, qui devaient être habillés comme des gens lettrés. Au bout d’un moment j’ai réussi à harponner quelqu’un, mais elle avait mieux à faire, donc elle me dit d’attendre deux minutes. Pendant lesquelles deux autres employés ont évité de m’aider. Après mes deux minutes, ma victime trouve le temps de me guider jusqu’à mon livre.

Ouais ! Giga ! La joie !

Bon. Je prends mon livre, je me rends à la caisse. Le gars me dit $20,99. Hein ? Tu me niaises, mon ami. Alors il me dit c’est $19,99 plus taxe. J’entends bien, mais sur le site c’était $15,19 plus taxe. « Bin oui, » il me dit, « c’est moins cher en ligne parce qu’ils n’ont pas à payer pour la surface commerciale. » Ah oui, ce livre occupe un millième de mètre cube, et tu lui alloues $4,80 de frais généraux pour « la surface commerciale ? » 32% de frais généraux ? Tu l’as vu, mon œil, ch’tit ? Bah l’est rond !

Tant pis. Je me suis donné tout ce mal, et j’ai le livre dans les mains, c’est pas la peine d’abandonner pour une histoire de $4,80. Je l’achète quand même. Et alors le caissier me demande « vous voulez un sac pour cinq cents ? »

Hein ?

D’abord, j’ai un livre. Un seul. Même si le sac était gratuit, j’ai pas besoin de sac pour UN livre. Deuxièmement, tu viens de m’arnaquer de $4,80 sous prétexte de « frais généraux », je vais pas en plus te payer pour un sac. Sur Amazon ils me donnent une boîte gratuite pour m’expédier gratuitement mon livre bien moins cher. Alors non, je ne veux pas acheter un maudit sac pour cinq cents. Ça va pas, chez eux.

Comme quoi, même dans l’Alberta, il vaut mieux magasiner en ligne quand on peut.

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